Val-Saint-François — En général, le monde municipal accueille favorablement le Plan en sécurité routière déposé la semaine dernière par le gouvernement du Québec. Mais, qui paiera la facture de ces mesures ?
Il s’agit d’une panoplie de mesures coercitives pour compliquer la vie des automobilistes délinquants. Quel est l’impact sur les municipalités de la région ?
La ministre des Transports et de la Mobilité durable et vice-première ministre Geneviève Guilbault a annoncé la semaine dernière sa stratégie nationale de sécurité routière, dotée d’un budget de 186 M$.
« Si le gouvernement veut améliorer la sécurité routière, c’est évident que les municipalités devront être des partenaires de premier ordre. Plus de 80 % du réseau routier appartient aux municipalités. C’est une reconnaissance des municipalités par le gouvernement, mais est-ce que les sous vont suivre ? », lance d’entrée de jeu Rémi-Mario Mayette, directeur général, secrétaire-trésorier et responsable des communications à la Ville de Richmond.
Ce plan d’action se matérialisera de plusieurs façons, notamment pour établir des balises claires en ce qui a trait au partage de coûts lors de la réalisation de projets communs et en révisant le processus ministériel de traitement des demandes municipales de modification des limites de vitesse.
« En revanche, il nous manque plusieurs détails dans le plan. Tout ça va se formaliser lorsque le projet de loi sera présenté. Pour l’instant, nous accueillons favorablement ces mesures, surtout que ça vient renforcer les relations avec les municipalités. Maintenant, ça va prendre quelle forme et quelle sera l’aide financière qui accompagnera de plan ? C’est l’aspect que nous ne connaissons pas pour l’instant », souligne M. Mayette.
Radars photo
« Le respect des vitesses affichées est particulièrement important en milieu municipal puisqu’une grande proportion d’usagers vulnérables y circule. Il est reconnu que l’utilisation des radars photo a une incidence sur le comportement des conducteurs en réduisant les excès de vitesse et les franchissements interdits aux feux rouges. Afin de mieux outiller le milieu municipal en matière de prévention et de contrôle, il est prévu de déposer un projet de loi qui permettra notamment d’octroyer plus de pouvoir aux municipalités en matière de radar photo », mentionne-t-on dans le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028.
« Si les radars photo deviennent disponibles pour les municipalités, ça peut être intéressant. Quel rôle jouera les municipalités ? Qui va payer pour l’achat de ces appareils ? », se demande le directeur général.
Le préfet de la MRC du Val-Saint-François et maire de la municipalité de Stoke, Luc Cayer, voit d’un bon œil le fait d’augmenter le contrôle et les amendes dans les zones scolaires.
« L’augmentation des radars photo est vraiment une bonne chose. D’ailleurs, au Québec, nous sommes en retard à ce niveau. Nous avons du rattrapage à faire. C’est une bonne chose. C’est sûr que certains automobilistes n’aiment pas ça. Ils considèrent ces appareils comme étant une attrape à contravention. Si tu ne veux pas de faire prendre, tu as juste à respecter les règles », de dire M. Cayer.