Cleveland — L’hiver doux qu’on connaît provoque un début de saison précoce pour les acériculteurs de la région. Il est toutefois trop tôt pour savoir s’ils connaîtront une bonne saison des sucres. La météo des prochaines semaines aura certainement un impact sur la suite des choses. 

« C’est Dame nature qui va nous le dire. La saison est plus hâtive. Jusqu’à présent, ça va très bien. Les arbres vont agir tant qu’il y aura l’action du gel et du dégel, sans température trop élevée le jour », explique Stéphane Tardif, copropriétaire de la Petite Cabane à sucre, 585, chemin de la Vallée, à Cleveland.

Selon les prévisions météorologiques, l’acériculteur se dit très optimiste pour les prochains jours. 

« Nous commençons à entailler au début du mois de janvier. Nous possédons 38 000 entailles. Nous avons une érablière orientée sud-est en montagne. Elle est hâtive d’avance comparativement aux autres érablières. Il faut donc être prêt pour la mi-février », soutient le copropriétaire, qui est associée à Alain Guillemette dans cette affaire. 

Et l’érablière n’a rien perdu des coulées du mois de février. « Si la météo tient comme ça, j’ai bon espoir que nous connaîtrons une bonne saison des sucres. Cependant, ça fait quelques jours que ça ne gèle pas la nuit. À court terme, il n’y a pas de problème. Mais, à long terme, les érables vont se fatiguer. Ça prend des gels et du dégel », souligne l’acériculteur de Cleveland.

« Il y a tellement d’éléments qui entrent en ligne de compte. Par exemple, la présence de neige au sol permet en général d’allonger la saison. Certains vous diront toutefois qu’ils ont connu leurs meilleures années lorsqu’il n’y avait pas de neige. Si les conditions météo demeurent favorables à la coulée de l’eau d’érable, nous pourrions connaître une saison record. Si à l’opposé, nous connaissons des 15 ou 20 degrés sur une période de quatre jours dans deux semaines, et bien la saison sera terminée. Nous sommes tellement dépendants de la nature », affirme M. Tardif. 

Selon lui, les changements climatiques auront un impact sur le monde de l’acériculture. « Ce sera sans doute à l’image de ce que nous avons connu au cours des trois dernières années. Avant, il y avait une certaine constance dans la météo et dans les résultats de saison. En 2021, nous avons connu une saison complètement pourrie. Au contraire, 2022 a été une année record. Puis, en 2023, les acériculteurs de certaines régions ont connu une année désastreuse. Il va y avoir plus d’écart entre les meilleures années et les saisons désastreuses », termine l’acériculteur.