L’UPA de l’Estrie déçue par le budget provincial
Par Ghislain Allard
Journaliste
Val-Saint-François — Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de l’Estrie, Michel Brien, a qualifié de « décevant » le dernier budget provincial.
« Oui, il y a un 50 M$ sur cinq ans pour la relève agricole, soit 10 M$ par année. Ce n’est pas beaucoup lorsqu’on considère la valeur des terres agricoles. Il y a aussi 50 M$ sur cinq ans pour bonifier le programme Investissement croissance durable de la Financière agricole du Québec. C’est un montant pour 30 000 fermes. C’est très peu », souligne M. Brien.
Le président rappelle qu’il y a quelques années 1,5 % du budget était consacré à l’agriculture. Maintenant, c’est moins de 1 %.
« Les programmes n’ont pas été mis à jour. Par exemple, les programmes de relève n’ont pas changé depuis une quinzaine d’années même si la valeur des terres a augmenté de façon considérable. Il faut donc adapter les programmes et avoir les fonds nécessaires pour les soutenir », de dire le président de l’UPA.
« Dans presque tous les programmes, ce sont des prêts. Souvent, l’agriculteur aurait besoin d’une véritable subvention. L’an dernier, avec les pluies abondantes sur plusieurs semaines, les agriculteurs auraient eu besoin d’un tel soutien. Un prêt c’est bon, mais, après trois ans, c’est la dette qui continue à augmenter. Et ça fragilise les fermes », mentionne M. Brien, qui affirme comprendre la situation générale dans laquelle se trouve le gouvernement.
« L’éducation et la santé, c’est important. Mais l’agriculture et notre autonomie alimentaire sont tout aussi essentielles. Ce n’est jamais bon de dépendre des autres dans ce secteur. Il y a toujours un danger. De bons programmes d’assurance permettent à l’agriculteur de continuer lorsqu’il y a de mauvaises années. Ça prend donc l’adaptation des programmes pour permettre aux producteurs de continuer », insiste celui qui est producteur de lait et de foin de commerce à Racine.
La création d’un vaste programme permettant de consolider les emprunts et de les rembourser sur une longue période à un taux d’intérêt moindre est une solution prioritaire qui allégerait à très court terme la précarité financière de milliers d’entreprises.
En fait, les agriculteurs attendent avec impatience les modalités de ces mesures annoncées dans le présent budget.
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