Cleveland (GA) —Le Canton de Cleveland s’oppose de façon ferme à l’exploration ou à l’exploitation du sous-sol sur son territoire, mais la municipalité n’a pas le pouvoir juridique pour empêcher la réalisation d’un tel projet.

En octobre 2020, Énertourbe a fait l’achat de titres miniers d’exploitation couvrant un vaste territoire chevauchant les municipalités du Canton de Cleveland et de Saint-Félix-de-Kingsey. L’achat touche directement plus d’une soixantaine de propriétés.

Le 7 juin dernier, les autorités municipales du Canton de Cleveland ont adopté une résolution indiquant clairement leur opposition à tout projet minier sur leur territoire.

Plusieurs aspects du projet soulèvent des craintes chez les élus. Entre autres, la résolution souligne que « les sites visés sont susceptibles de déverser des polluants dans les sources d’approvisionnement en eau de plusieurs municipalités des MRC du Val-Saint-François et de Drummond et donc mettre en péril l’approvisionnement en eau potable de la population du territoire ». 

Dans cette résolution, le conseil appuie aussi les démarches du comité de citoyens Vivre sans mine dans leurs demandes de financement à la suite de l’exploration minière entreprise sur le territoire. 

Vivre sans mine 

Un groupe de citoyens s’oppose de façon active à l’exploration et à l’exploitation minière dans cette région. Il s’agit du mouvement Vivre sans mine. 

« Nous sommes un comité de citoyens qui représente la très grande majorité des propriétaires touchés par la zone d’exploration et qui refusent l’accès à leur terrain à la compagnie minière », précise Noémi Cantin, porte-parole du comité Vivre sans mine.

Elle souligne que le secteur visé est avant tout un territoire agricole. « Les premières familles à s’y installer, c’était pour exploiter la terre. De génération en génération, les gens ont investi dans l’industrie agricole », mentionne Mme Cantin.

Elle insiste sur le fait que même les municipalités s’opposent au projet. « Ça ne fait pas partie de leur plan de développement du territoire », affirme-t-elle. 

À l’étape de l’exploration, l’industrie minière a de grands besoins d’eau. « Cet été, il y a des résidants qui ont manqué d’eau dans leur puits. Un maraîcher a dû faire venir de l’eau pour arroser ses récoltes. Déjà, il y a une problématique avec l’eau », précise Mme Cantin.

Selon elle, le projet remet en question la qualité de vie dans sa municipalité. « C’est vraiment un beau coin de pays. Il n’y a personne qui a intérêt à du camionnage intensif. Il n’y a pas beaucoup d’accès à la zone visée », insiste la porte-parole. 

Elle dit compter sur la MRC pour qu’elle puisse exclure des portions du territoire exploitable par l’industrie minière. 

Adhésion sociale 

Mme Cantin prétend qu’il n’existe aucune adhésion sociale en rapport avec ce projet minier.

Mais, de façon ultime, c’est le ministère de l’Énergie, des Ressources et des Mines qui aura le dernier mot.

« C’est à l’étape de l’exploration que les citoyens doivent réagir. Après, il sera trop tard. La loi sur les mines est complexe et, surtout, elle est désuète. Il faut dire haut et fort qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale », termine Mme Cantin.

Nous avons tenté de rejoindre l’ingénieur Claude Duplessis, à la tête de Goldminds Geoservices et de Enertourbe, mais il a refusé notre demande d’entrevue.