Lâche ton fou : quelle belle expression québécoise imagée que celle-ci ! Et il faut dire que les Québécois.es sont bien reconnus pour être de bons vivants. Apparue dans la littérature à la fin des années 20, on la retrouve dans le Glossaire du parler français au Canada, p. 415, éditée en 1930. Qu’il s’agisse d’exploser, de rire ou de se coucher aux petites heures, cette expression est synonyme de s’amuser, de se laisser aller au plaisir, comme on sait si bien le faire.

Attache ta tuque : utilisée à partir des années 30 pour dire aux personnes en traîneau ou en calèche de faire attention de ne pas perdre leur tuque en raison de la vitesse, elle est devenue une expression signifiant de se préparer à quelque chose de grand (le meilleur comme le pire). On entend souvent une variante plus récente (début des années 80) soit Attache ta tuque avec d’la broche utilisée dans certaines régions, qui donne une couleur toute spéciale à cette expression.

Sois vite sur tes patins : utilisée plus régulièrement dans la parlure québécoise depuis les années 50, elle fait son apparition dans un journal en 1908. Un journaliste exposant avec cette expression, la rapidité d’un concurrent pendant une course à patins. Ce visuel fait également référence à l’une des grandes fiertés des Québécois.es : son sport national, le hockey. On dit que quelqu’un est vite sur ses patins quand il comprend la réalité rapidement et qu’il peut avoir une répartie vive et intelligente.

Tire-toi une bûche : Expression bien de chez nous qui trouve son origine durant la période de la colonisation des Français en Amérique du Nord : les conditions de vie des colons étaient précaires et les sièges étaient souvent remplacés par de simples bûches taillées à la hauteur nécessaire. « Tire-toi une bûche » signifiait donc « attrape une bûche pour t’asseoir dessus ». L’expression est restée aujourd’hui, bien que les intérieurs soient plus confortables et les bûches plutôt destinées aux feux de foyer et aux feux de joie.