Une agricultrice vit sous le signe de la résilience
Par Ghislain Allard
Journaliste
Val-Joli — Agricultrice à temps plein, mère de trois enfants, Tania Marquis sait comment transformer des périodes plus difficiles en éléments positifs dans sa vie. Dévouée, elle croit que les femmes doivent prendre leur place dans la société. Souriante, elle aime aider les gens…
Martin Maurice est son conjoint depuis 21 ans. Il est aussi le propriétaire de la ferme Élevage M. Maurice, l’entreprise pour laquelle évolue Mme Marquis. Dès cette année, elle deviendra actionnaire de la ferme qui produit des œufs blancs de poules en liberté.
Mme Marquis n’a pas été élevée dans un milieu agricole. Possédant un DEP en secrétariat-comptabilité et un ASP en secrétariat médical. Elle a fait de la gestion d’immeubles ; elle a aussi travaillé dans un centre hospitalier. Elle a décidé de quitter son travail pour suivre son conjoint dans l’aventure agricole.
« C’est du sept jours sur sept à la ferme. Tôt le matin, mon mari et moi faisons la collecte des œufs et je veille au bon fonctionnement du kiosque de vente d’œufs à la ferme. Je reçois les commandes et je réponds aux questions des clients. Durant la journée, nous sommes très souvent à la ferme pour surveiller nos poules qui sont en liberté. Entre-temps, je m’occupe de la gestion, de la comptabilité et des statistiques de troupeau », raconte l’agricultrice de Val-Joli.
Une cinquantaine d’heures sont nécessaires pour compléter une semaine de travail. « En plus, nous sommes en train de construire notre maison sur le terrain de la ferme. Ça peut donc monter à 70 heures par semaine à l’heure actuelle », soutient Mme Marquis.
Elle est mère de trois enfants : Mélody, 8 ans, Jacob, 12 ans, et Mélyssa, 14 ans. « Nos enfants sont très engagés avec nous dans la ferme. Ils sont sept jours sur sept avec nous. Ils nous aident avec la collecte des œufs et les tâches routinières », affirme-t-elle.
Pendant la pandémie, Mme Marquis a dû mettre sa vie de côté. « Ma plus jeune a une malformation pulmonaire multiple. Elle a dû être retirée de l’école dès mars 2020. Elle a été deux ans et demi avec nous à temps plein. Les deux autres ont également suivi. Nous avons donc été en vie de famille cloîtrée durant cette période. Je me suis donc consacrée entièrement à leur réussite scolaire. Nous avons fait l’école en virtuel. Une chance que je suis une femme organisée. Et le travail à la ferme se poursuivait. Bien des soirées y ont été consacrées », souligne-t-elle.
Aujourd’hui, elle voit cette période de façon très positive. « Nous n’avions pas le choix. Ça nous a fait grandir. Nous nous sommes tous rapprochés durant cette période. Nous étions les cinq ensemble sept jours sur sept. Nous avons développé des intérêts communs. Nous avons fait preuve de créativité pour trouver des activités à faire à la maison. La vie familiale a pris le dessus sur la vie de couple », de dire Mme Marquis.
Après quoi, il y a eu la période de la grippe aviaire. Le kiosque de vente à la ferme a dû être fermé de façon préventive durant deux mois et demi. « Il faut vraiment être capable de s’adapter à chaque situation. C’est beaucoup de dévouement, de détermination et de résilience. Comme femme, nous sommes toutes ici pour apporter quelque chose de supplémentaire. Les hommes ont besoin de nous. Derrière chaque grand homme, il existe une grande femme. Le droit des femmes est important. Il faut continuer à travailler dans ce sens », termine Mme Marquis.
Pour partagez votre opinion vous devez être connecté.