Rétribution des pratiques agroenvironnementales : une reconnaissance concrète très attendue
Actualités – L’Étincelle — L’Union des producteurs agricoles (UPA) accueille positivement la nouvelle initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales, annoncée par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne.
« Les agriculteurs sont depuis toujours des acteurs de changement en ce qui concerne l’agroenvironnement. Les pratiques agricoles bénéfiques pour l’environnement et la société entraînent toutefois des coûts difficiles à transférer aux marchés. Les producteurs doivent donc assumer seuls l’évolution de leurs pratiques. L’initiative annoncée comblera une partie des risques supplémentaires assumés par les entreprises agricoles du Québec. C’est donc une bonne nouvelle », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.
Depuis plusieurs années, les agriculteurs du Québec réclament des investissements publics supplémentaires en matière d’agroenvironnement, comparables à leurs principaux compétiteurs internationaux. Aux États-Unis en 2020, l’aide directe aux initiatives agroenvironnementales (Conservation Programs) équivaut à environ 1 % des recettes monétaires provenant du marché (recettes totales moins subventions), soit 3,8 G$ sur 396,9 G$.
Pour obtenir un soutien équivalent à celui des producteurs américains (1 % des recettes monétaires provenant du marché), l’aide directe aux agriculteurs québécois devrait être de 88 M$ par année, soit 8,8 G$ (moyenne des recettes monétaires provenant du marché de 2016 à 2020) X 1 %. Or, elle est actuellement d’environ 35 M$ (21 M$ du programme Prime-Vert plus les 14 M$ annoncés dernièrement)
Ajoutons que la rétribution des initiatives agroenvironnementales n’est pas une idée nouvelle. Plusieurs pays (les États-Unis, mais aussi l’Écosse, la France, la Finlande, le Royaume-Uni et la Suisse) misent depuis plusieurs années sur ce type de compensation financière pour favoriser et récompenser l’adoption de pratiques agricoles plus durables. La création du programme annoncé par le MAPAQ faisait d’ailleurs partie des demandes de l’UPA lors des élections provinciales de 2018 et fédérales de 2019 et 2021.
D’autant plus que les lois et les règlements ont leurs limites. L’expérience sur le terrain démontre en effet que les plus grandes avancées dans le domaine de la protection de l’environnement s’obtiennent lorsque les producteurs bénéficient d’un accompagnement adéquat et peuvent s’impliquer activement dans la recherche de solutions, au sein de leur milieu.
« L’initiative du gouvernement du Québec est une première au Canada et nous devons le féliciter. C’est une reconnaissance concrète et très attendue. C’est aussi un renforcement positif beaucoup plus porteur et durable que l’approche coercitive. Le soutien devra toutefois être bonifié de façon significative si nous voulons accélérer davantage le virage écologique souhaité. L’aide annoncée devra aussi être pérennisée, le Plan d’agriculture durable s’échelonnant sur dix ans », a conclu M. Caron.
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