Saint-Claude — Plus de 10 000 larves de dorés jaunes (œufs fraichement éclos) ont été mises à l’eau dans le lac Boissonneault le 19 mai dernier. Il s’agit en fait d’une nouvelle façon de faire.

« Les piscicultures existantes produisent de la truite assez facilement. Pour le doré, c’est une technique plus complexe. D’ailleurs, seulement quatre piscicultures font du doré au Québec », raconte Stéphane Larin, président de l’Association des eaux et berges du lac Boissonneault. 

Le projet pilote vise à restaurer les populations de dorés dans le lac et à améliorer, à terme, l’offre de pêche pour les résidents et les visiteurs.

« Nous demeurons confiants d’obtenir, en plus, des dorés de 10 cm à mettre à l’eau en octobre prochain. Le dernier ensemencement remonte à 2019 », de dire Stéphane Larin.

Avec les larves, le rendement n’est pas aussi efficace qu’avec les dorés de 10 cm. 

Jamais garanti 

L’ensemencement des lacs avec des dorés jaunes n’est jamais garanti. L’élevage de ces poissons est plus difficile que celui de la truite et les piscicultures qui en font le commerce sont rares. Confrontée à des problèmes d’approvisionnement récurrents, l’Association des eaux et berges du lac Boissonneault tente donc une nouvelle approche cette année en mettant à l’eau des larves de dorés.

L’ensemencement en doré jaune est une pratique peu répandue au Québec. Sa production est encore marginale dans la province en raison des exigences particulières de cette espèce. C’est une espèce qui nécessite une alimentation vivante, qui vit en eaux relativement tièdes, qui est très prédatrice et cannibale. Ce comportement cannibale peut devenir problématique lorsque, par exemple, les dorés élevés en pisciculture ne consomment pas l’aliment artificiel. 

« L’Association des eaux et berges du lac Boissonneault ainsi que ses généreux donateurs prennent très au sérieux l’opération d’ensemencement en poissons et aucun effort n’est épargné pour parvenir à leurs fins », insiste M. Larin.

Selon lui, le lac Boissonneault est un endroit idéal pour accueillir le doré. « Notre lac est peu profond. L’eau est chaude et très colorée. L’eau sombre est propice aux dorés qui sont adaptés à ces conditions », mentionne le président.

Selon lui, il sera difficile de vérifier les résultats de l’opération avec les larves de dorés jaunes. « Nous nous attendons à un taux de survie d’environ 1 %. C’est l’équivalent de ce qui se fait dans le nature. Mais, avec les dorés de 10 cm, nous avons connu beaucoup de succès. Depuis 10 ans, la pêche au doré a toujours été bonne dans notre lac », de dire M. Larin.