Actualités – L’Étincelle - La Chambre de commerce et de l’entrepreneuriat des Sources, le Carrefour jeunesse-emploi des comtés de Richmond et Drummond–Bois-Francs, l’école secondaire du Tournesol, le Carrefour jeunesse-emploi du comté de Johnson, Conciliation études-travail Estrie (CET Estrie) et le Projet Partenaires pour la réussite éducative en Estrie (Projet PRÉE) s’associent afin de sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés par les enjeux grandissants de conciliation entre les études et le travail qui fragilisent la réussite éducative des jeunes Estriens. La situation pandémique affecte les jeunes de plusieurs façons et la conciliation études-travail n’est pas épargnée.
Ce n’est pas nouveau, la conciliation des études et du travail est une réalité pour plusieurs jeunes de la région. Cependant, présentement, les jeunes sont davantage sollicités pour travailler pendant leurs études. Bien que plusieurs réussissent à garder un bon équilibre entre le temps accordé à un travail rémunéré et aux études, d’autres risquent de compromettre leur réussite scolaire, tout comme leur santé mentale.
Quelques chiffres
Dans la MRC des Sources, 67,7 % des jeunes du secondaire ont un emploi rémunéré. Chez les filles, c’est 67,1 % et chez les garçons, 69,7 %. Parmi les jeunes qui travaillent, 51,9 % y consacrent plus de 15 heures par semaine, même s’il est généralement reconnu que le fait pour un jeune du secondaire de travailler plus de 15 heures par semaine peut nuire à ses performances scolaires et à son état de santé en général, en plus d’augmenter son risque de décrochage scolaire.
Dans la MRC du Val-Saint-François, 60,8 % des jeunes du secondaire ont un emploi rémunéré. Chez les filles, c’est 66,5 % et chez les garçons 56,3 %. Parmi les jeunes qui travaillent, 56,4 % y consacrent plus de 15 heures par semaine.
« Les jeunes ont l’embarras du choix pour se trouver un emploi étudiant puisqu’il manque de personnel partout. Les employeurs font même appel à eux alors qu’ils n’ont que 13 ans et ne sont pas bien outillés pour concilier les études et le travail. Nous devons travailler tous ensemble, écoles, entreprises et carrefours jeunesse — emploi pour permettre aux jeunes de trouver un équilibre entre leur vie d’étudiant et leur vie de jeunes travailleurs », souligne Sylvie Bibeau, directrice générale du Carrefour jeunesse emploi des comtés de Richmond et Drummond–Bois-Francs.
Une situation préoccupante
Plusieurs milieux scolaires ont observé des signes inquiétants chez nos jeunes.
« Plusieurs élèves s’absentent à cause du travail, certains semblent moins motivés dans leurs études et d’autres subissent de la pression de leur employeur, ce qui leur fait sentir de la culpabilité lorsqu’ils font le bon choix, soit celui de se concentrer sur leur parcours scolaire. Ce sont tous des signes à ne pas prendre à la légère », mentionne Caroline Monette, directrice de l’école secondaire du Tournesol.
« Nous travaillons fort pour instruire, socialiser et qualifier les jeunes. Nous les sensibilisons à l’importance d’un horaire équilibré et nous les outillons afin qu’ils soient en mesure de mettre l’énergie nécessaire dans leurs études », renchérit François Hamel, directeur adjoint à la même école.
« L’embauche d’étudiants est une belle solution pour pallier la problématique de manque de main-d’œuvre, mais de bonnes pratiques de conciliation études-travail doivent être mises en place afin de permettre à nos jeunes employés de s’épanouir et de poursuivre leur parcours scolaire. Il faut penser à long terme. Il y aura une après-pandémie, et dans cet après, nous aurons besoin de jeunes diplômés, qualifiés et passionnés. Les employeurs de la région peuvent contacter l’équipe de la Chambre de commerce pour être référés aux bons organismes qui pourraient les aider à trouver de la main-d’œuvre, engager des stagiaires grâce à des subventions salariales ou trouver du financement pour se former afin de se positionner comme employeur vedette », souligne Isabelle Lodge, directrice générale de la Chambre de commerce et d’entrepreneuriat des Sources.
Actions
Une multitude d’actions déjà en branle et plusieurs à venir
Les efforts déployés en ce qui concerne la conciliation études-travail chez les jeunes Estriens sont nombreux et existent depuis plusieurs années.
« Que ce soit le parent qui engage la discussion avec son jeune sur sa motivation à l’école ou sur l’importance de mettre ses limites dans le cadre de son travail, que ce soit l’employeur qui valide chaque semaine les horaires avec ses étudiants employés, l’enseignant qui reste à l’affût des signes préoccupants chez ses étudiants ou encore de l’intervenant du carrefour jeunesse-emploi qui fournit des outils aux jeunes pour les aider à organiser leur horaire, nous pouvons tous poser des gestes significatifs qui font une grande différence dans la persévérance scolaire et la réussite éducative de nos élèves », mentionne Josiane Bergeron, coordonnatrice du Projet PRÉE.