5 mythes sur la Covid-19 et la distanciation sociale
1. La distanciation sociale ne s’applique qu’aux aînés et aux personnes à risque? Faux
L’objectif est certes de protéger les personnes les plus vulnérables, en ralentissant la transmission du virus, mais tout le monde peut être infecté et donc, transmettre le virus. C’est en s’éloignant des endroits populeux (surtout intérieurs) qu’on contribue au ralentissement de la propagation, en réduisant les contacts, en évitant les personnes qui toussent, et en se mettant en quarantaine complète si on a des symptômes. Toutes ces mesures aident à aplanir la fameuse courbe du nombre de nouveaux cas quotidiens.
La distanciation sociale est aussi encouragée pour ne pas encombrer le système de santé. En Chine, les mesures radicales qui ont été prises pendant près de deux mois pour que les gens s’isolent viennent à peine de commencer à être allégées. Là-bas, même avec ces restrictions sévères, les admissions dans les hôpitaux et aux soins intensifs avaient continué de croître pendant des semaines. La raison étant que la contagion, quoi qu’on fasse, circule d’ores et déjà et qu’il peut s’écouler des semaines avant qu’une personne, infectée sans le savoir, devienne malade au point d’avoir besoin de soins.
3. La distanciation sociale pendant un peu plus d’un mois pourrait arrêter l’épidémie de façon permanente? On ne sait pas
S’il est vrai que des mesures de distanciation sociale efficaces contribuent à faire décliner le virus dans une ville ou une région, il reste présent. L’histoire des quarantaines démontre que quand la distanciation sociale fonctionne, les cas d’infection diminuent, mais que quand les mesures sont allégées, ils peuvent ressurgir en grand nombre. Ceci laisse croire que cette pratique doive être mise en place sur une longue période de temps.
Aux États-Unis, le nombre de tests de dépistage est de très loin insuffisant. Au Québec, certains se demandent s’il est suffisant. Avec la saison plus chaude qui approche et la diminution du nombre de personnes ayant des grippes ou des rhumes, il sera plus facile de détecter le Covid-19 chez les personnes ayant des infections respiratoires. C’est pourquoi en attendant, on conseille aux gens, particulièrement ceux qui sont malades, de rester chez eux le plus possible.
« Distanciation physique » serait probablement un terme plus approprié que « distanciation sociale », parce que l’objectif est la séparation physique des individus, pas celle qui est émotive, expliquent dans le USA Today Marc Lipsitch et Joseph Allen, respectivement professeur en épidémiologie et directeur du programme Healthy Buildings, tous deux à l’École de santé publique de l’Université Harvard.
Cela signifie qu’il faut impérativement arrêter de faire des courses qui ne sont pas urgentes, ainsi que des sorties dans des bars ou des restaurants. Mais ça ne veut pas dire de mettre fin aux conversations avec le voisin dans la rue ou de cesser son jogging avec un ami. « Distanciation physique » peut, par exemple, vouloir dire de remplacer des visites à domicile par le téléphone ou par les médias sociaux. Il faut garder un minimum de fonctionnement sociétal, et préserver notre santé mentale et physique.
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