Il doit payer plus de 100 000 $ pour des agressions sexuelles sur sa nièce
Par Ghislain Allard
Journaliste
Windsor — Originaire de Windsor, Gilles Leclerc est condamné à payer plus de 100 000 $ pour avoir agressé sexuellement sa nièce Johanne Bolduc au cours des années 1970 alors qu’elle était d’âge mineur.
Les attouchements sexuels que Mme Bolduc reproche à Leclerc se seraient produits alors qu’elle était âgée entre 8 et 15 ans et le tout aurait culminé par un viol de la part de son oncle alors qu’elle était âgée d’environ 17 ans.
La famille Bolduc a d’abord habité à Windsor (dans la même ville que la famille Leclerc), puis elle s’installe à Sherbrooke quand Johanne est âgée d’environ 12-13 ans.
Mme Bolduc avait le fardeau de démontrer, par une preuve prépondérante, que les faits qu’elle reproche à son oncle sont bel et bien survenus et qu’elle a subi un préjudice en lien avec ces événements.
« Malgré sa mémoire défaillante et son récit souvent contradictoire des événements, elle a quand même été en mesure de prouver, de façon convaincante, la survenance d’un premier épisode d’attouchements sexuels vers l’âge de 10 ans et du viol dont elle a été victime de la part de son oncle Leclerc alors qu’elle était âgée de 17 ans. Quant à Leclerc, le Tribunal ne lui accorde aucune crédibilité considérant sa très forte propension à mentir pour nier l’évidence de ses impulsions pédophiliques et exhibitionnistes », écrit dans son jugement l’honorable juge Claude Villeneuve, de la Cour supérieure
Dans un recours intenté en décembre 2018, Johanne Bolduc lui réclame une somme de 200 000 $ à titre de « dommages moraux psychologiques et physiques » et 100 000 $ à titre de dommages exemplaires.
Considérant les circonstances particulières de la présente affaire et en raison, entre autres, de la façon nébuleuse de Johanne Bolduc de témoigner quant aux séquelles que lui auraient laissées ces événements et quant à l’ampleur de son préjudice, le Tribunal lui accorde une somme de 75 000 $ à titre de dommages moraux compensatoires. Par contre, en raison de la gravité objective des gestes commis de façon intentionnelle par Leclerc et afin de dissuader quiconque de commettre de tels gestes, celui-ci est condamné à payer 25 000 $ en dommages punitifs. À cette somme s’additionnent les frais d’intérêt et les frais de justice de la demanderesse, dont des frais d’experts établis à plus de 6000 $.
« Comme il l’avait déjà fait à plusieurs reprises dans le passé, Leclerc l’épiait et se serait introduit dans le bureau alors qu’elle était seule, son père Joseph Bolduc étant parti faire des dépôts à la banque. Leclerc aurait couru après elle dans le bureau, l’aurait empoignée et ils auraient eu une relation sexuelle complète. Il aurait déchiré sa blouse lors de cette agression, puis aurait quitté les lieux avant que le père de Mme Bolduc revienne », relate le juge.
Leclerc nie catégoriquement avoir commis quelque geste d’agression sexuelle à quelque moment que ce soit et envers qui que ce soit, et il se décrit comme étant un homme travaillant et un père aimant et attentionné.
Dans cette poursuite au civil, Leclerc s’est présenté sous un beau jour et il a fait grand état des emplois qu’il a exercés à la Domtar ou pour les entreprises de pompes funéraires et de service ambulancier opérées par son beau-père (Antonio Boisvert), où encore pour les différentes fonctions qu’il a accomplies au sein d’une organisation syndicale.
Le Tribunal ne lui accorde absolument aucune crédibilité lorsqu’il jure qu’il n’a jamais agressé quelqu’un sexuellement.
D’ailleurs, plusieurs témoins sont venus raconter des événements à caractère sexuel commis à leur égard par Leclerc.
Entre autres, une autre nièce a décrit deux épisodes où celui-ci l’a agressée sexuellement alors qu’elle n’était qu’une adolescente. À sa demande, elle lui a fait des fellations dans la cour arrière de son domicile, en contrepartie d’une somme de 10 $.
Atteinte d’un cancer, parce qu’elle ne voulait pas emporter son secret dans sa tombe, Johanne Bolduc a décidé de parler de son histoire impliquant Leclerc.
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