Pompiers de Saint-Denis : des citoyens exigent un référendum
Par Ghislain Allard
Journaliste
Saint-Denis-de-Brompton — Opposés à la desserte complète du territoire par le Service de protection des incendies de Sherbrooke, des citoyens de Saint-Denis-de-Brompton exigent un référendum à ce sujet et déplorent le manque de transparence des autorités municipales dans le dossier.
Dans ce sens, une quarantaine de personnes se sont relayées jeudi dernier, au parc de l’Horloge, près de la caserne de pompier, pour manifester leur opposition au projet de fermeture du service incendie de Saint-Denis-de-Brompton.
« Nous avons entendu parler de ce projet par hasard en 2021. Quelques citoyens se sont ensuite présentés au conseil municipal. Le maire a alors confirmé les négociations avec la Ville de Sherbrooke en nous assurant que nous allions être consultés. En élections à l’automne, les deux candidats à la mairie nous ont répété la même chose. On nous disait qu’il y aurait un référendum », raconte Michel Inkel, membre du Comité d’opposition de Saint-Denis-de-Brompton.
Mais, le 3 mai, lors d’une séance extraordinaire, les élus ont approuvé l’entente avec la Ville de Sherbrooke. « Encore une fois, nous l’avons appris par hasard. On nous a alors dit que la Ville n’était pas tenue d’organiser un référendum dans ce dossier », déplore le citoyen de Saint-Denis.
Selon lui, après quoi, les autorités municipales ont mené une campagne de communication « agressive » dans tous les médias de la région. « Cette façon de faire nous a pris de court incroyablement. Surtout que les arguments étaient à 90 % des demi-vérités ou des mensonges. Le maire brandissait des épouvantails allant contre la vérité », soutient M. Inkel.
« Nous nous sentons un peu comme à l’ère Trump, poursuit-il. Beaucoup d’informations sont données souvent et rapidement. Les gens sont submergés. Comme citoyens, on ne sait pas trop. Nous ne comprenons pas l’entêtement du maire à ne pas vouloir consulter la population. »
« Lors de la rencontre d’information organisée par la Ville, il y avait des agents de sécurité comme si nous étions tous dangereux. Un contrôleur de foule était aussi sur place. Le nombre de questions était contrôlé. Nous étions plus d’une centaine. Et il n’y a pas personne qui est allé féliciter le conseil pour sa décision », affirme le porte-parole.
En fait, M. Inkel soutient que le service avec Sherbrooke va coûter moins cher, mais que la qualité diminuera. Il donne comme exemple le temps de réaction. « À l’occasion, pour des bâtiments institutionnels, comme ç’a été le cas avec l’église où il y a eu une alarme, les pompiers de Saint-Denis et de Sherbrooke sont appelés sur les lieux en même temps. Nos pompiers arrivent alors en dix minutes alors que ça prend 20 minutes pour les pompiers de Sherbrooke. Ce n’est pas rassurant », avoue le citoyen.
« Même si ça nous coûte moins cher, c’est la preuve que le service est réduit », insiste M. Inkel, en mentionnant qu’un programme du gouvernement pourrait permettre à la Ville de financer en partie la construction d’une nouvelle caserne.
Selon lui, Saint-Denis-de-Brompton peut compter sur un des meilleurs services de premiers répondants en Estrie. « Nous sommes reconnus pour ça. Le service est efficace », termine M. Inkel.
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