Stoke – La municipalité de Stoke envisage la possibilité de faire l’acquisition d’un immeuble et d’un vaste terrain de 75 hectares en bordure du lac Skoke pour en faire un parc public. Il s’agit en fait de l’ancien camp St-Pat’s.
Dans ce sens, les autorités municipales ont imposé, lors de la dernière séance du conseil du 13 février, une réserve pour fins publiques, lui permettant ainsi de bénéficier d’une période initiale de deux ans pour étudier le projet et sonder la population quant à son acceptabilité sociale.
« La Municipalité de Stoke s’intéresse depuis longtemps à ce site. Depuis plusieurs années, nous étions en pourparlers avec la Fondation Papillon afin de convenir d’un partenariat pour offrir un accès à la population. Malheureusement, les négociations se sont interrompues abruptement et la mise en vente du terrain a mis en péril nos aspirations. Le conseil s’est donc mis à réfléchir sur différentes options et la possibilité d’imposer une réserve pour se donner le temps de définir notre projet et le présenter à la population », souligne Luc Cayer, maire de Stoke.
L’utilité de ce pouvoir municipal réside dans la possibilité d’interdire des investissements de la part des propriétaires, qui feraient augmenter les coûts éventuels d’acquisition par la municipalité. En contexte où l’immeuble visé est présentement à vendre, la réserve ne peut avoir pour effet de bloquer toute transaction immobilière. L’immeuble pourrait donc changer de main pendant la période de réserve.
« Selon la loi, le processus de droit de réserve pourrait mener à une expropriation », indique le maire de Stoke.
Historiquement, le site appartenait à l’organisme St-Patrick Academy Old Boys avant de passer aux mains de la Fondation Papillon. « À ce moment-là, la municipalité tenait des camps de jour. Les scouts et d’autres organisations pouvaient alors accéder au site pour leur permettre de profiter du lac de Stoke et des attraits naturels. C’est un endroit qui a beaucoup de potentiel », de dire M. Cayer.
Selon les autorités municipales, la Fondation Papillon souhaitait y réaliser un projet pour les enfants handicapés ou défavorisés de type centre de répit ou site d’entrainement en sports paralympiques.
Après des semaines de négociation, la Fondation Papillon a finalement mis un terme à son projet pour mettre en vente le terrain et l’immeuble. Selon le maire, cette décision venait menacer l’accès public au lac.
« À l’heure actuelle, les accès au lac sont quand même très limités. C’est peut-être pour nous une occasion de devenir acquéreur. Au cours des prochains mois, nous allons regarder en ce qui concerne l’évaluation. Nous allons engager un professionnel pour connaître la valeur réelle du site », termine M. Cayer.
Les prochaines étapes consisteront à valider la faisabilité des fins publiques envisagées sur le site auprès des instances concernées (par exemple, la Commission pour la protection du territoire agricole du Québec, la CPTAQ), à rechercher des partenaires financiers pour amoindrir la charge fiscale et à enclencher le processus d’approbation d’un règlement d’emprunt par les personnes habiles à voter du territoire. En outre, la condition actuelle du terrain et les coûts reliés à sa remise en état seront pris en compte dans la décision finale du Conseil.
Afin de s’assurer l’acceptabilité sociale du projet, le Conseil entend mener des consultations citoyennes aux étapes clés du processus.