Danville — Le budget 2024 adopté le 18 décembre par le conseil municipal de Danville provoque le mécontentement chez plusieurs contribuables. Malgré tout, les élus n’ont pas l’intention de le réviser.
Lors d’une séance extraordinaire du conseil pour un renouvellement d’emprunt, plus d’une vingtaine de personnes se sont déplacées pour dire leur insatisfaction par rapport au dernier budget municipal de 8,1 M$.
Afin d’illustrer l’exercice, basé sur la moyenne de la valeur des résidences unifamiliales, soit 150 000 $, les contribuables bénéficiant de services d’eau et d’égout verront leurs taxes augmenter de 3,27 %. Ceux qui ne bénéficient pas de ces services verront leurs taxes augmenter de 12,8 %. Ainsi, une maison avec services de 150 000 $ paiera en moyenne 2883 $ alors que le compte de taxes pour une maison sans service atteindra 2073 $.
« En fait, il y a eu une incompréhension de la situation. Tout le monde a fait l’objet d’une même hausse de taxes sauf que, comme nous avons ajusté les taxes d’eau et d’égout parce qu’elles étaient surfacturées, les effets de la hausse sont plus lourds dans le milieu rural que dans le milieu urbanisé », souligne la mairesse de Danville, Martine Satre.
Ainsi, la différence du taux de taxation est due principalement à la tarification en coût réel des services aqueduc et égout. « Nous avions trop de frais facturés comme l’eau et l’égout. Habituellement, ça ne devrait pas dépasser 20 % d’un compte de taxes. Nous étions à 38 %. Nous avions une tarification de base qui incluait la MRC et la SQ. Nous sommes donc en cours de correction pour ces choses-là. Avant, tout était mélangé. La répartition des quotes-parts MRC et SQ devrait être totalement facturée selon la valeur foncière et non divisée par le nombre de comptes de taxes ; », affirme la mairesse.
La Ville a d’ailleurs bénéficié des conseils du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) et d’exemples de pratiques dans des villes comparables.
« Il n’y a pas d’iniquité entre la campagne et la Ville. Avec ce budget, nous visons justement l’équité », de dire la mairesse.
« C’est normal que les gens de la campagne soient frustrés par ce budget. Souvent, ces personnes croient que le seul service qu’elles ont de la Ville, ce sont les chemins même si ce n’est pas le cas. L’état des chemins est un héritant récurrent. Dans plusieurs cas, la propriété de ces gens a pris beaucoup de valeur. D’ailleurs, l’an prochain, nous avons la révision du rôle d’évaluation. Nous nous préparons à avoir un très gros défi », avoue Mme Satre.
« Comme nous étions dans le chaos, autant restructurer selon les normes du ministère. Les dernières années ont été très néfastes. Je ne crois pas que les élus étaient conscients de l’incompétence et de la négligence de la directrice générale en poste à ce moment. C’est une chose que l’on porte et que nous allons porter pour les prochaines années », soutient la première magistrate.
Selon elle, il n’est pas question de revoir le budget. « Ce n’est pas envisagé actuellement. Les pourcentages peuvent être spectaculaires, mais ce sont les montants qui comptent et ils demeurent dans la moyenne provinciale. », termine Mme Satre.