La COP 26 sur le climat qui se déroule à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre est cruciale pour les populations de la planète. Le 3 novembre, le premier ministre du Québec, François Legault, a reconnu que cela « n’a pas de bon sens » de faire de la politique sans se préoccuper des changements climatiques. Il a même fait valoir que pour atteindre la carboneutralité en 2050, le Québec doit également se libérer des énergies fossiles. Pourtant, sur le terrain, le gouvernement de la CAQ subventionne directement l’entreprise Énergir pour amener le gaz naturel à plusieurs municipalités québécoises. Pour l’Estrie, il s’agit notamment de Windsor et plus récemment de Richmond à la hauteur de 10,6 millions $ d’argent public, représentant 90 % de la facture totale de ce branchement. Lors de l’annonce de cette subvention, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, a prétendu que le gaz naturel était une énergie de transition.

Cependant, le gaz naturel est un combustible fossile non renouvelable qui contribue fortement à l’augmentation des gaz à effet de serre, par sa combustion et par les émissions fugitives de méthane créées lors de sa manipulation. Le gaz naturel qui provient en grande partie de l’Ouest canadien est issu de la fracturation hydraulique, processus interdit au Québec étant donnés ses impacts désastreux sur le plan environnemental. La vaste majorité de la communauté scientifique s’entend pour dire qu’il faut laisser ces énergies fossiles là où elles se trouvent présentement et de ne pas en faire la combustion. Certes, il existe du gaz naturel renouvelable fait à partir de déchets, mais il ne représente pas actuellement une alternative suffisante, occupant seulement 2 % du réseau gazier d’Énergir et devrait atteindre 5 % d’ici 2025 selon l’entreprise.

Contrairement aux prétentions du ministre Julien, l’utilisation du gaz naturel ne fait que retarder une vraie transition énergétique qui devrait être la priorité du gouvernement à l’heure actuelle. Un gouvernement visionnaire et véritablement préoccupé par la crise climatique devrait accompagner les municipalités dans un processus d’électrification au lieu de les contraindre à se brancher au réseau gazier. Inévitablement, et plus tôt que l’on pense, les municipalités devront sortir du gaz naturel, carboneutralité oblige. Devront-elles assumer seules la facture qui accompagnera cette sortie obligatoire ?

 

Colombe Landry

Co-porte-parole de Québec solidaire Richmond