Ce premier décembre, Sylvie Berthaud, personnalité bien connue dans la MRC des Sources, a été emportée par le cancer.
Depuis son arrivée dans notre région, en plein branle-bas de combat autour de la venue de l’usine de Magnola, jusqu’à peu avant son décès prématuré, Sylvie Berthaud s’est engagée dans de nombreux projets et de nombreuses causes essentiellement autour de l’environnement, de la santé et de l’autonomie alimentaire dans la MRC des Sources. Impliquée activement dans la création de la coopérative maraîchère La Clé des champs de Saint-Camille, elle a par la suite fondé l’organisme Les Temps d’arts populaires voué à la transmission des savoir-faire traditionnels. Elle a également mis en œuvre le projet à la fois simple et novateur de compostage à domicile à Saint-Adrien, admiré par de nombreuses communautés à travers le Québec.
Par ailleurs, Sylvie Berthaud était surtout connue comme militante inépuisable, toujours bien documentée et au franc-parler qui pouvait être confrontant, mais qui était toujours basé sur des arguments recherchés et réfléchis. Ses combats n’étaient jamais contre des personnes, mais toujours pour des causes. Si, en revanche, ça lui a valu d’être personnellement pointée du doigt, elle est toujours restée intègre face à l’adversité. Même menacée par des dirigeants — qui ont pu oublier que l’expression de points de vue divergents constitue l’essence même de la démocratie — elle est restée debout, avec son grand sourire à la fois coquin et un peu bon enfant. Optimiste dans l’âme, elle espérait toujours pouvoir poursuivre le débat dans le respect et l’ouverture.
Au début de cet été, alors que le cancer la grugeait déjà à son insu, Sylvie Berthaud était présente aux rencontres d’information de la compagnie Tergeo avec sa banderole demandant au gouvernement la tenue d’un BAPE. Elle et son entourage ont posé des questions notamment sur les conteneurs de déchets dangereux qui s’accumulaient sur le site et sur les bassins de rétention hérités de Magnola. Les réponses de Tergeo ont été vagues. La faillite récente de l’entreprise et la sortie dans les médias de la vérité sur ces résidus dangereux ont été de beaux cadeaux d’adieu pour Sylvie. Elle ne sera plus là si un jour un « Magnola 3 » se présente, mais j’ose espérer que, collectivement, nous nous souviendrons des informations et questionnements soulevés par elle et son groupe bien avant que les médias ne s’en emparent. La réalité est que, dans notre société, le premier rôle de garde-fous incombe souvent aux citoyen.nes. Sylvie Berthaud l’avait très bien compris et a pris cette responsabilité à cœur.
Ses ami.es se souviendront de la colorée Sylvie comme d’une femme généreuse et très préoccupée par le bien-être de ses prochains. Dans sa vie, il n’y avait pas de place pour le « paraître », tout était « être ».
Merci, Sylvie, pour ton dévouement et ta lumière !
Hildegund Janzing, MRC des Sources