Saint-Camille — Les élus municipaux de Saint-Camille demandent formellement au conseil de la MRC des Sources de modifier le mode d’élection du préfet pour qu’il soit dorénavant élu au suffrage universel.

Dans ce sens, les élus de Saint-Camille ont adopté une résolution et ont signé une lettre ouverte.

Actuellement, le préfet de la MRC des Sources est élu aux deux ans parmi les membres du conseil de la MRC, une instance qui est composée des maires et mairesses du territoire. 

« Ce système, bien que fonctionnel, limite la démocratie puisque le préfet n’a pas de mandat explicite des citoyens pour les représenter et défendre leurs intérêts une fois au pouvoir », ont écrit les élus dans leur lettre. 

Selon eux, sans une campagne électorale où des engagements sont pris, le préfet n’a pas à se soumettre au jugement des citoyens sur ses promesses ou sur son programme. « Cela peut conduire à un manque de transparence et à une diminution de la responsabilité, puisque personne ne peut évaluer ou approuver les intentions et les projets du préfet avant son élection », mentionne-t-on. 

Parmi les 87 MRC que compte le Québec, 18 d’entre elles ont élu leur préfet au suffrage universel lors des élections de 2021. « Ainsi, on reconnaît l’importance de cette représentation directe. Il est temps de s’inscrire collectivement dans cette démarche », affirment les élus municipaux de Saint-Camille.

Selon Philippe Pagé, maire de Saint-Camille, il s’agit d’avoir une personne à la tête de la MRC qui est redevable aux électeurs. « Nous souhaitons une personne qui prendra des engagements électoraux en étant élue par la population. À l’heure actuelle, ça fait sept ans que je siège à la MRC et personne de prend des engagements électoraux. Pourtant, nous traitons de plusieurs dossiers de plusieurs millions de dollars », de dire le premier magistrat. 

« Comme préfet, ça prend quelqu’un qui nous donnera sa vision politique et non pas quelqu’un élu par quelques maires et mairesses », poursuit-il. 

Parfois, le maire de Saint-Camille ne se sent pas légitimé lorsqu’il prend certaines décisions à la MRC. « Je n’ai pas pris d’engagement envers personne. Il faut dire aussi que la MRC ne partage pas facilement ses décisions et son processus décisionnel. Certains maires ne communiquent pas l’information provenant de la MRC. Le système actuel ne permet pas une démocratie très participative. Le fait d’élire un préfet au suffrage universel serait un bon pas vers plus de transparence », mentionne M. Pagé.

La facture serait alors divisée entre les municipalités de la MRC des Sources.