Kingsey Falls — Contre toute attente, la nageuse Marie-Laurence Lortie effectuera un retour à la compétition d’ultramarathons de nage en eau libre en participant à la prochaine Traversée internationale du lac St-Jean, cinq années après sa dernière participation à l’événement.

Rappelons que l’athlète originaire de Kingsey Falls et résidant maintenant à Drummondville a participé jusqu’ici à trois reprises à la prestigieuse et demandante épreuve de 32 kilomètres ralliant Péribonka à Roberval ainsi qu’à différentes épreuves en Europe, allant jusqu’à terminer 7e au classement général de la coupe du monde des ultramarathons de nage de la Fina en 2019.

Encouragée par ces résultats et par de nouveaux commanditaires, Lortie s’était engagée dans un processus la menant à un niveau supérieur et entrevoyait de nouveaux horizons alors qu’elle s’était qualifiée pour la toute première fois aux essais olympiques en piscine et en eau libre. Mais la saison 2020 a été sabordée.

« Le plan de mon entraîneur était parfait. Je me préparais pour les compétitions en piscines les plus importantes de ma carrière. Un soir après un entrainement, on nous a appris que la piscine fermait à cause du couvre-feu décrété par le gouvernement. Comme je n’habitais pas près d’un centre de haute performance où les athlètes s’y entraînant déjà pouvaient poursuivre l’entraînement sous des conditions très strictes, c’était fini pour moi », dira Lortie.

Cet arrêt forcé arrivait au pire moment pour l’athlète qui complétait ses études universitaires et comptait sur cette saison 2020 pour enregistrer une saison marquante, peut-être sa dernière, elle qui se savait devoir entrer sur le marché du travail.

« Mais je n’ai jamais annoncé ma retraite et j’ai vécu une amère déception. Un trou noir instantané. Et comme si ce n’était pas assez j’ai subi une double fracture du crâne suite à une chute à cheval. Ça aurait pu être beaucoup plus grave et j’ai mis des mois à m’en remettre. Une fois guérie, une fois bien établie dans ma vie personnelle comme au travail, j’ai lentement repris la natation, pour le plaisir. La petite étincelle qui m’habitait s’est faite de plus en plus présente au point ou j’ai contacté mon ancien coach, qui était alors rendu à Cowansville, pour savoir s’il accepterait d’entraîner une athlète à distance. »

Les premiers échanges entre l’athlète et l’entraîneur ont été pour connaître la réelle motivation de Lortie, mais une fois mis au parfum, Jocelyn McCann est sauté à pieds joints dans le projet, sachant que rien ne serait facile pour son athlète, à commencer par les installations et disponibilités de corridors d’entraînement. 

« Je suis loin des conditions facilitantes d’un club, qu’il soit universitaire ou civil. Mon entraîneur est à distance, je dois m’entraîner sans partenaire d’entraînement, avant et après le travail dans les bains libres, les piscines extérieures et avec le club des maîtres des Requins de Drummondville. Je travaille à Saint-Hyacinthe alors qu’il y a une certaine logistique qui entre en ligne de compte, mais mon employeur m’appuie et me permet le télétravail en plus de quelques entorses à mon horaire normal. Je remercie mon patron et mon équipe de travail. »

Questionnée si cette traversée est sa dernière, Lortie se veut évasive, préférant savourer le moment présent. Elle ajoute que même si elle est bien veut fermer la boucle, elle attend des réponses de compétitions en Europe à la fin de l’été. Pas d’annonce de retraite, semble-t-il. Pas encore.