Le « P’tit Déj en suspens », une initiative communautaire qui perdure
Par Richard Lefebvre
Journaliste
Danville - Il y aura maintenant bientôt un an que l’initiative communautaire d’entraide alimentaire libre et volontaire, « Le Ptit Déj en suspens », a vu le jour au restaurant la Binerie du Carré à Danville et elle s’avère encore plus que jamais d’actualité.
Lancé officiellement le 24 janvier 2024, le déjeuner prépayé, offert dans la lignée directe du principe de « Donner au Suivant », connait toujours autant de succès au sein du petit restaurant de la rue du Carmel.
« Grâce à la très grande générosité des gens, nous avons pu servir plus de 300 personnes avec des cartons de menus prépayés. Il est important de mentionner que, malgré le nombre, qui peut paraitre à première vue impressionnant, il n’a pas eu d’abus de réclamation de la part de personne. Le respect aura toujours été une valeur hyper importante depuis que nous avons mis le petit tableau en place, et ce, autant de la part des donateurs que de la clientèle. », de commenter Marie-Ève Bergeron, propriétaire de la Binerie du Carré.
Cette dernière ajouta que les besoins sont non seulement toujours bien présents, mais également bien souvent grandissants au cours de certaines périodes de l’année.
« Bien sûr que le temps des fêtes est un moment où les besoins peuvent s’accroître, mais nous avons été à même de constater que la rentrée des classes fut une période difficile pour plusieurs, tout comme Pâques notamment. L’idée n’est pas de cibler nécessairement des dates, mais plutôt de bien saisir que les besoins touchent une grande variété de personnes et à différents moments au cours d’une année. Une personne qui donne peut aussi bien en avoir besoin à son tour quelques semaines plus tard et vice versa, on ne connait pas la réalité des gens, on ne fait pas de distinctions et tout ça est bien correct. », a-t-elle poursuivi.
Étant donné l’état de la demande et la participation active des généreux contributeurs, il n’est actuellement aucunement envisageable pour la femme d’affaires et son équipe de mettre fin à ce service, qui tend parfois même à s’étendre quelque peu.
« En plus des déjeuners en eux-mêmes, plusieurs personnes viennent déposer des denrées non périssables dans l’étagère à l’entrée ou encore remettre des cartes cadeaux pour les gens dans le besoin. Très récemment, j’étais personnellement attablée à un restaurant lorsqu’un homme m’ayant reconnu est venu me voir pour me demander si je connaissais une famille dans le besoin. Après que j’eus répondu par l’affirmative, il sortit plusieurs centaines de dollars de ses poches en me demandant s’il était possible pour moi de m’assurer que ces derniers passent un meilleur temps des fêtes. Empreinte d’émotions j’ai accepté avec humilité et la famille a accueillie l’aide de la personne, ainsi que l’arrivée des multiples sacs d’épicerie avec joie et reconnaissance. », poursuivit la restauratrice.
Questionnée à savoir ce qu’elle retient de la dernière année, Marie-Ève Bergeron rétorqua que le temps aura su prouver qu’une initiative d’entraide communautaire de ce genre est viable pour le bien de la population et qu’il serait facilement adaptable dans d’autres commerces.
Elle souligna à titre d’exemple qu’il pourrait être tout aussi envisageable de prépayer un produit d’hygiène à l’épicerie ou à la pharmacie du coin et de le rendre ensuite disponible aux personnes nécessiteuses.
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