Itinérance : le Val-Saint-François n’est pas épargné
Par Ghislain Allard
Journaliste
Val-Saint-François — L’itinérance progresse. Elle s’étend maintenant aux régions plus rurales. Le Val-Saint-François n’y échappe pas. Le portrait n’est pas complet, mais tous les intervenants contactés affirment que les sans-abris sont de plus en plus nombreux en région.
Depuis environ cinq ans, les intervenants parlent de plus en plus d’itinérance en milieu rural. « Il n’y a pas si longtemps, l’itinérance se manifestait surtout dans les grands centres urbains, comme Sherbrooke, Montréal et Québec, où l’on retrouve des ressources d’hébergement et les intervenants psychosociaux. Depuis quelques années, c’est un phénomène qui touche à la fois les grands centres et les villages. Le Val-Saint-François n’échappe pas à cette situation », souligne Diego Scalzo, directeur de la Corporation de développement communautaire du Val-Saint-François.
Selon lui, il n’existe pas de portrait précis de l’itinérance dans la région du Val-Saint-François. « Elle se manifeste surtout l’été. Il y a des gens qui campent le long des rivières et des pistes cyclables. Ce ne sont pas des touristes ; ce sont des gens qui vivent en situation d’itinérance. En hiver, ils sont moins visibles. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas », précise M. Scalzo.
Les intervenants tentent alors de les accompagner avec les ressources disponibles qui sont situées pour la plupart à Sherbrooke.
« La hausse des loyers, la pénurie des logements, la hausse du coût de la vie, l’après-pandémie et les problèmes de santé mentale sont autant de facteurs qui ont contribué à l’arrivée de l’itinérance en région, qui est la pointe de l’iceberg d’une multitude de problématiques. Dans le Val-Saint-François, il n’y a pas tant que ça d’organismes qui voient à intervenir. Le système de santé est pour sa part dans un état que l’on connaît. Les services ont plutôt tendance à être regroupés dans les grands centres, comme Sherbrooke », soutient le directeur de la CDC du Val-Saint-François.
Il affirme aussi qu’il n’y a pas de volonté politique pour construire de nouveaux HLM.
La police intervient à l’occasion pour des cas d’itinérance. « Nous avons certains dossiers en lien avec l’itinérance, mais, ici, ce n’est pas considéré comme un phénomène. Il y en a sur le bord du chemin de fer, mais c’est une situation difficile à quantifier contrairement à d’autres phénomènes de criminalité », de dire Louis-Philippe Ruel, porte-parole de la Sûreté du Québec.
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