Texte de Sylvie Berthaud
Ne pas se laisser dépouiller des services de proximité
Bravo au groupe citoyen contre la fermeture du BMR de Tingwick de refuser que ce service de quincaillerie soit radié, sans aucune consultation du milieu.
Cette décision de ladite « coopérative » vivaco d’un arrêt aussi précipité qu’injustifiée, sans même prévenir la communauté nous alerte sur une pratique qui se généralise. Dans nos milieux agricoles, une quincaillerie est un commerce essentiel aux entreprises locales et à une certaine autonomie des citoyens. Pourquoi est-ce que ça n’est pas pris en compte ? C’est un phénomène fréquent que de grands groupes imposent leur bannière avant de fermer de nombreux points de service de proximité, pour ne garder que leurs succursales urbaines.
Peut-il y avoir une coopérative qui ne se soucie nullement de ses membres ? C’est alors une appellation trompeuse. Comme mentionné dans l’Actualité-L’étincelle du 7-9-2022, est-ce qu’en agissant en catimini, vivaco a même voulu empêcher la population de Tingwick de s’approprier le service, en créant une coop de solidarité comme l’a fait Chesterville ? Même le conseil municipal a été tenu dans l’ignorance de la transaction ; ce manque de respect élémentaire est aussi un camouflet envers leurs employés… Si la population se laisse déposséder, quels seront les prochains BMR qui fermeront ?
Avez-vous remarqué que la caisse Desjardins s’est départie du qualificatif « populaire » qui caractérisait la mission d’origine de cette coopérative ? Cette institution y est allée un peu plus subtilement dans le saccage de ses points de service de proximité : réduction drastique des horaires et des opérations possibles dans les petites municipalités, avant de prétexter la non-rentabilité pour fermer ici un comptoir, là un guichet ou, les deux à la fois.
Il est intéressant aussi de relever dans le même journal régional, l’incompréhension mentionnée ces jours par le maire de Stoke quant au refus du ministère de la famille d’autoriser un plus grand nombre de places dans le centre pour la petite enfance déjà implanté là-bas. Pourtant, toutes les conditions sont réunies pour accéder immédiatement aux demandes d’une dizaine de familles vivant à quelques mètres de ce CPE. Encore une décision politique insensée qui n’est pas au service des citoyens…
Pour rester fortes, les petites communautés ont besoin de prendre en main leurs services de proximité. Tenez bon !
Sylvie Berthaud, St-Adrien-de-Ham
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