X
Rechercher
Publicité

Texte par Raymond Beaurivage et François Morneau

Avoir un trou de mémoire

durée 11 mars 2023 | 04h00

Force nous est d’admettre que nos élus municipaux n’ont aucune souvenance de la devise du Québec : je me souviens. II m’apparaît inconcevable de voir à quel point nous laissons bien peu de place à notre devoir de mémoire. Asbestos ou plutôt Val des… c’est quoi déjà le nouveau nom. Ah maudite mémoire.

À défaut d’avoir un trou dans le budget, on démolit l’Hôtel de Ville. À défaut qu’une rue complète ne tombe dans le trou, on l’enlève de la carte. À défaut d’avoir un trou d’eau dans le bénitier, on démolit l’église. À défaut d’avoir peur de se retrouver avec des trous dans nos pancartes, on change le nom de la ville. À défaut de protéger notre patrimoine industriel par crainte du souvenir du passé, on envoie le tout dans le trou de la démolition. À défaut d’avoir notre propre police municipale, amateurs de trous de beignes, on confie le tout à la Sureté du Québec

Rien de mieux pour tout oublier que de se retrouver avec une bonne bière Le trou du diable au Moulin 7 pour se remettre de nos oublis. Vous allez me dire que cette bière n’est pas d’ici, on s’en fout puisque nous n’avons pas de mémoire, pas de fierté de nos racines et que tout ce que l’on veut, c’est de plaire pour se faire oublier.

Avoir des trous dans ses poches, c’est un peu comme avoir des trous de mémoire, on laisse peu à peu nos souvenirs nous échapper dans l’oubli lointain de nos vies passées.

À voir tout ce qui se passe aujourd’hui pour supposément se donner bonne presse, je ne reconnais plus la ville de mon enfance. On a tout sacrifié pour un quelconque travail de séduction. On tente de renier ce qui a contribué à faire vivre un peuple autrefois si fier. Il faut à tout prix faire oublier le mot faisant référence au minerai extrait de nos terres, il vaut mieux se taire que déplaire.

Je suggère que nous remplissions l’énorme trou pour en faire la plus grande piscine municipale du Québec, ou encore mieux, la remplir de bière pour s’enivrer au point de tout oublier, même que l’on existe. Finir une fois pour toutes dans le trou béant de l’oubli. Asbestos, je me meurs de ton souvenir.

 

Raymond Beaurivage (ex-citoyen et travailleur de la mine d’Asbestos) et François Morneau (chroniqueur dans Mémoire vivante)

commentairesCommentaires

1

Pour partagez votre opinion vous devez être connecté.

  • L
    Lagaé
    temps Il y a 1 an et 0 mois
    Tout est si bien dit que je n'ai rien à ajouter.
    Bravo à vous deux de dire tout haut ce que
    tout le monde pense tout bas...

RECOMMANDÉS POUR VOUS


2 mars 2025 | 9h05

Demande d’annexion

Une pétition récente auprès des propriétaires du Domaine Boudreau ainsi que ceux d’une portion de la rue Laurier faisant partie de la municipalité de Danville a démontré que 88 de ces propriétaires sont en faveur d’une demande d’annexion à la municipalité de Val-des-Sources, un propriétaire est contre et 31 n’ont pas répondu. Cette pétition a été ...

10 février 2025 | 4h00

La MRC des Sources : apprendre de ses erreurs

Le Conseil de la MRC des Sources vient de tenir une assemblée mensuelle ce 22 janvier. Lors de cette séance, deux sujets importants (entre autres) ont été abordés :  • L’adoption du Règlement 283-2024 encadrant les activités forestières sur le territoire de la MRC des Sources;  • La nomination des membres du comité consultatif sur la ...

7 février 2025 | 4h00

Opposition au non-remplacement de l’appareil de radiographie du centre Multiservice de Windsor

Bonjour, En tant que médecin de famille exerçant dans cette région depuis quatre ans, je souhaite exprimer ma profonde inquiétude et mon opposition à la fermeture éventuelle du service de radiographie médicale à Windsor. Cette décision, motivée par le vieillissement de l’appareil de radiographie qui a jadis été financé par la fondation du CSSS du ...